Le marbre et la chair

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« La matière, telle que créée ou telle que née, est essentiellement amorphe sous une apparence formelle, sous l’illusion d’un contour précis, et c’est à l’intelligence de lui donner sa forme vraie, c’est-à-dire sa destination et sa place dans la hiérarchie des œuvres d’art ou d’amour. [...] Ces réflexions m’étaient l’autre jour suggérées par les œuvres vues en l’atelier du maître Rodin et aussi par les paroles que j’entendis, là, d’un artiste qui comprend son art autant qu’il l’aime. Pour M. Rodin, le modèle est tout et il n’est rien ; il est tout comme matière, comme indispensable cire, il n’est rien comme exemple, comme chose à copier. »
Le Marbre et la chair est consacré à la statuaire de Rodin qui prétend que « En principe, l’œuvre d’art doit être unique ; tout au moins, ne doit-elle être reproduite que par l’artiste lui-même ou sous sa direction. »

Illustration : Auguste Rodin, Orphée et Eurydice, Metropolitan Museum of Art (New York).


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