在“法语故事荟”第5期节目里,Tonton-Jean用诗一样优美的语言继续给我们讲述他2015年在上海度过的美好时光,安静的小街,清晨小店的各种声响,头上顶着篮子的小贩、半个小时就把一车新鲜的鱼卖光的老太太,在小街对面一座小学里在课间时间燕雀般快乐玩耍的孩子们......
在他深情的讲述里,我们看到了一个被疯狂旋转的现代中国遗忘的角落,那里,曾经是我们的童年;那里,曾经是我们的家园。
La Ruelle discrète ou le passage privilégié vers le marché
Je vous ai raconté quelques-uns de mes petits bonheurs qui nourrissaient mes jours lorsque j’étais à Shanghai au « Rock & Wood Hostel ». Le sujet est certes inépuisable, et voici donc encore « de l’eau à mon moulin », mon « moulin à parole » bien sûr …
Ce qui fait que je chéris tout particulièrement cet endroit, c’est qu’il est situé dans une petite ruelle discrète inconnue des taxis de Shanghai. La seule animation provenait d’un grossiste en boisson gazeuses dont les caisses de bières et de sodas, que l’on chargeait à l’arrière des triporteurs de livraison, carillonnaient aux heures très matinales.
C’est ainsi que, dès 7 heures, je me sentais « partie prenante » de l’activité chinoise qui me réveillait allègrement. Le sourire aux lèvres, une voix me disait : « La Chine m’appelle ! Dépêchons ! Je vais être en retard au bistrot >> en paraphrasant Coluche, bien sûr.
Il y passait foule de gens dans cet étroit passage, à pied, à vélo, avec un panier sur la tête, ou avec du poisson fraichement péché comme celui qu’écaillait une vieille dame sur l’étale de sa charrette. Une demi-heure lui suffisait pour tout vendre et disparaitre en laissant toujours cette petite flaque, discrètement odorante, comme pour marquer sa place habituelle face à une concurrence hypothétique.
Que peut-on rêver de mieux, pour découvrir la Chine, que d’être hors de ces sentiers battus par le tourisme aveugle …à n’observer le pays que d’un œil, borgne, et subir le commerce habituel de ces clichés touristiques, tous identiques sous les néons de la ville nouvelle, ressemblant à toutes les villes nouvelles ?
Ici, c’était la Vraie Chine, le vrai Shanghai, avec de vrais chinois et on se sentait bien loin de New York ou de son modèle standard américain en effigie sur les cartes postales. Ici, la Chine était encore préservée, respectée, entretenue.
Par une des fenêtres qui éclairaient l’escalier intérieur de l’hôtel, on dominait la cour d’une école primaire située sur le trottoir opposé de la ruelle.
Il était étrange de voir ces paniers de basket, ces barres d’athlétisme et ces marques peintes au sol ne servir à rien : enfouie dans un grand silence, l’école respirait l’atmosphère studieuse et la cour semblait désertée.
Mais une corne de brume réveilla le monstre endormi et voilà que les élèves apparaissaient comme des canetons lâchés vers la mare.
Les enfants sont bien tous les mêmes quel que soit le pays : ils crient et se courent après. J’y voyais la fameuse équipe du Petit Nicolas de Sempé … et je recherchais où pouvait bien être le surveillant « Le Bouillon » ou bien encore Alceste et son double goûter.
Mais la récréation se terminait avant même que je puisse noter « qui était qui ».
Sur le modèle de leurs parents, sans doute, tels de bons travailleurs de valeur, bien avant l’heure, « toujours à l’heure, jamais râleurs », ces petits « démons de la récré » se métamorphosaient en « petits anges disciplinés ». Les futures têtes pensantes se mettaient en rang, silencieusement, pour s’évanouir, engloutis dans l’antre laborieuse des classes de l’école, pleines de promesses.
La récréation terminée, toute mon attention se portait alors sur quelques taches rouges jouant avec le vent, à travers les branches des arbres qui bordaient le mur de l’école, à l’Est.
Le soleil de la mi-mars gardait encore sa basse inclinaison d’hiver malgré la renaissance du printemps. C’était le marché quotidien qui arborait ses petits chapiteaux forains. Je décidais donc d’aller jouer le badaud et de me confondre dans la foule nonchalante.
C’est ainsi que chaque matin je pris l’habitude de faire mes petites courses dès l’aube.
C’était un petit marché journalier en plein air, avec légumes, viandes, poissons, épices où toute autre sorte de victuaille allait remplir le panier des ménagères chinoises.
La fraicheur, tout le monde le sait, est primordiale dans la cuisine chinoise. Alors que la cuisine française est réputée pour être « l’art d’accommoder les restes » et de faire souvent « en fonction de ce qu’il… manque » dans le frigo.
J’aime à dire : « Si j’avais du lard, je ferais bien une omelette au lard …. Mais je n’ai pas d’œuf. » … ou encore : << Alors, je vais vous préparer un lapin à la moutarde, mais je n’ai que du poulet, alors je le ferai à la crème… puisqu’il n’y a pas assez de moutarde.>>
Bon, bien sûr, j’exagère un peu … mais juste « un soupçon » !
( A suivre...... )
---------------------
学法语必看的公众号: 微型法语课堂
喜马拉雅: 微型法语课堂
视频号: 微型法语课堂
知乎: 法语朱老师
今日头条: 法语朱老师
用户评论