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Un Martien

Planète Mars, neuf heures du soir.

Cher papa, chère maman,

Eh oui, me voici sur la planète Mars. J’espère que vous vous êtes bien inquiétés depuis ce matin et que vous m’avez cherché partout. D’ailleurs, je vous ai observé grâce à mes satellites espions et j’ai bien vu que vous faisiez une drôle de tête cet après-midi. Même que papa a dit : « Ce n’est pas possible, il a dû lui arriver quelque chose ! » (Comme vous le voyez, mes micros longue distance sont ultra-puissants.)

Eh bien, j’ai un peu honte de le dire, mais je le dis quand même, parce que c’est la vérité : je suis rudement content que vous vous fassiez du souci. C’est de votre faute, après tout. Si vous ne m’aviez pas interdit d’aller au cinéma avec François, je ne serais pas parti. J’en ai marre d’être traité comme un gamin ! D’accord, je n’aurais pas dû vous traiter de vieux sadiques ; Mais maman m’a bien traité de gros mollasson, alors on est quittes.

Ne me demandez pas comment je suis arrivé ici, c’est un secret et j’ai juré de ne pas le dire. En tout cas, je me plais bien sur Mars. Les gens ne sont peut-être pas très agréables à regarder, mais ils sont super-sympas. Personne ne fait des réflexions quand vous avez le malheur d’avoir en 9 en géographie. Vous voyez à qui je fais allusion…

Il y a quand même des choses un peu bizarres. Je ne parle pas des espèces de scarabées que les Martiens grignotent à l’apéritif. Sut Terre aussi, il y a des trucs impossible à manger. Les choux de Bruxelles, par exemple. Non, le plus tordu, c’est la façon dont on fait des bébés. Il suffit qu’un garçon et une fille se regardent dans les yeux, et hop ! ils deviennent papa-maman. J’ai déjà une demi-douzaine d’enfants. Je crois que je vais mettre des lunettes de soleil. C’est plus prudent.

J’ai encore des tas de choses à vous raconter, mais je préfère m’arrêter là. Portez-vous bien et à bientôt, j’espère.

                                                                                                                                                     Félicien

P.-S. : Vous seriez gentils de m’envoyer deux sandwiches au saucisson, un yaourt à la fraise et une bouteille de jus de raisin. Et dites-moi si vous êtes encore fâchés.

P.P.-S. : Vous n’avez qu’à laisser le colis et la lettre devant la porte du grenier. Ne vous inquiétez pas, ça arrivera.

原著 Bernard Friot 禁止以商业目的转载

cao_pm

故事很适合刚学法语的男孩听,谢谢啦

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