Orphée et Eurydice 02.09.19

2019-09-02 12:51:3210:39 161
声音简介

LE MYTHE D'ORPHÉE ET EURYDICE


Dans unerégion de Grèce appelée la Thrace vivait, il y a très longtemps,un fameux aède : Orphée.  Il s'accompagnait avec une lyre etchantait si merveilleusement que personne ne pouvait résister à samusique.  Les oiseaux eux-mêmes l'écoutaient en silence et lesanimaux quittaient la forêt pour le suivre.  Le loup trottait àcôté de l'agneau, le renard suivait le lièvre, sans qu'aucunanimal cherchât querelle à un autre.  Même les serpentsquittaient leurs trous et les pierres s'écartaient pour faire unchemin devant Orphée.  Ses chansons arrêtaient le cours desrivières et les poissons sortaient de l'eau pour l'écouter. Leshommes riaient ou pleuraient, selon que son chant était gai outriste.  Ils oubliaient tous leurs soucis.  Les dieux,attirés eux aussi par la voix d'Orphée, se rendaient en suivant laVoie Lactée aux endroits où il chantait


De mêmeles naïades quittèrent les vagues dès qu'elles entendirent lessons mélodieux.  Orphée tomba amoureux de l'une d'elles,l'emmena avec lui et l'épousa.  La nymphe Eurydice était aussijolie que ses chansons et pendant quelque temps ils vécurent trèsheureux.  Un jour, Orphée dut s'absenter et Eurydice restaseule.  Dans sa solitude lui vint la nostalgie des prairiesvertes et douces où murmuraient les rivières et les sources. 


Là-basdans les eaux scintillantes, vivaient ses sœurs les naïades. Eurydice pensait souvent à elles; aussi décida-t-elle de leurrendre visite.  Elle partit en courant de chez elle, tant elleétait pressée de les surprendre.  Elle se hâtait par lesraccourcis quand, soudain, elle ressentit une douleur aiguë au pied,qui inonda bientôt tout son corps.  A terre, elle aperçut unserpent venimeux qui rampait dans l'herbe.  Elle tomba évanouiedans l'herbe.  La morsure était mortelle, son cœur cessa debattre.  Eurydice était morte, et ni les pleurs de ses sœurs,ni le désespoir d'Orphée, qui était accouru, ne purent la ramenerà la vie.

Orphée enterra Eurydice, et, avecelle, toutes ses chansons gaies.  Tristement il erra par lemonde, et ceux qui écoutaient ses nouvelles paroles avaient levisage ruisselant de larmes.  Les feuilles des arbressoupiraient et les bêtes sauvages, les yeux humides, sortaient desprofondeurs des forêts.

    Orphée netrouva la paix nulle part sur terre: il ne cessait de penser àEurydice et à la joie qu'il avait perdue.  Le tempsn'adoucissait pas sa peine.  Aussi, après sa longue marche, ildécida de descendre sous terre, dans le monde inférieur oùs'étendait l'ombre de la mort.  Le dieu Hadès et sa femmePerséphone gouvernaient ce royaume des âmes des défunts. Orphée voulait convaincre les dieux des Enfers de lui rendre sonEurydice, de lui permettre d'enfreindre la loi de la mort en alaissant revivre sur terre. Il marcha vers l'Ouest, car c'était làque se trouvait, cachée sous de noirs rochers, l'entrée duroyaume.  Il s'avançait inlassablement, mais, ne trouvant rien,crut avoir perdu son chemin et se mit à chanter tristement son amourpour Eurydice.

     Les arbres eux-mêmesfurent émus - ils lui montrèrent le chemin avec leurs branches etl'herbe, saisie de pitié, courba ses brins dans la direction dumonde des ténèbres.

     Enfin, Orphéevit une rangée de cyprès immobiles et un amoncellement de noirsrochers disparaissant presque dans un épais brouillard gris. Il pénétra dans ce nuage de mort.  Soudain, trois pairesd'yeux flamboyants scintillèrent devant lui et un aboiement sauvageretentit.  C'était Cerbère, le chien à trois têtes,l'effrayant gardien des portes du royaume, capable de reconnaîtrel'odeur des vivants.  Orphée se mit à chanter et les troisgueules ensanglantées se turent.  Le gigantesque chien secoucha et laissa passer Orphée.  Tout en chantant, celui-cidescendit un sentier escarpé, évitant les endroits d'oùjaillissaient des flammes, bien qu'en l'entendant les flammeselles-mêmes se soient raidies et aient perdu de leur éclat.

    L'intrépide voyageur se joignit à la foule silencieuse des ombresqui se pressaient sur les rives du Styx. Bientôt apparut la barquemenée par le vieux Charon pour faire traverser le fleuve auxsilhouettes grises.  Orphée sauta à leur suite dans le bateau,mais Charon l'aperçut et refusa de l'emmener sur l'autre rive. Le malheureux Orphée se mit à chanter et fit pleurer le vieuxnocher qui ne put se résoudre à l'abandonner.  La barque fitla traversée et les âmes des morts allèrent se faire juger. Orphée, lui, partit à la recherche du roi du monde des profondeurs.

 

 Il traversa une prairiehantée par les ombres de ceux qui, durant leur vie, n'avaient éténi bons ni mauvais; il vit la région bénie des champs Elysées oùse réjouissaient les âmes des hommes de bien, et il finit pararriver dans le lugubre Tartare.  Les morts s'y repentaient deleurs mauvaises actions dans la souffrance et la torture.  Surle passage d'Orphée, la douleur disparaissait au son de sa voix. Les âmes tourmentées oubliaient leur peine en écoutant son chant. L'ombre du roi Tantale ne pensait plus à l'éternelle faim et àl'éternelle soif auxquelles les dieux l'avaient condamné. Celle de Sisyphe se reposait un moment de son vain travail, qui étaitde pousser un rocher au sommet d'une colline pour le voir ensuitedévaler la pente... et recommencer éternellement.

    Au milieu de ce royaume, assis sur un trône noir, on pouvait voir leroi du monde souterrain, l'impitoyable Hadès.  Ses cheveuxnoirs tombaient sur son front et ses yeux froids brillaient dans safigure blanche.  Perséphone était à ses côtés, sa faceblanche émergeant d'un vêtement noir, telle la lune pâle quiapparaît derrière un nuage.  Cette vision fit trembler Orphée,mais son amour fut plus fort que sa peur et il se mit à chanterdevant les souverains.

     Il raconta sonamour pour Eurydice et la mort qui l'avait fauchée en pleinejeunesse; il dit sa peine et son immense chagrin, puis supplia lesdieux de lui rendre sa femme.  De toutes manières, nuln'échappe au dernier voyage, et ils reviendraient un jour, ensemble,au royaume des morts.

     Émus, Hadèset Perséphone écoutèrent son chant.


 "J'exaucerai ton vœu," ditle roi, quand Orphée eut fini de chanter. "Eurydice peutretourner parmi les vivants.  Mais ne te retourne pas pour voirta femme tant que tu n'auras pas quitté le royaume des ombres. Si tu la regardes avant d'atteindre la surface, elle retournera dansles ténèbres et disparaîtra pour toujours."

    Orphée remercia chaleureusement, et, sur l'ordre du dieu Hadès,l'ombre d'Eurydice s'approcha doucement pour suivre son mari.

    Ils empruntèrent le sentier qui accédait à la terre et remontèrentdans la barque de Charon pour traverser le Styx.

    Tousdeux, ils s'avancèrent à travers une zone où régnait un silenceimpressionnant. Orphée marchait devant, essayant d'entendre le pasd'Eurydice. Comme il ne pouvait percevoir aucun bruit, il fut saisid'une crainte terrible.  Il pensa qu'Eurydice avait pu tomber,qu'elle avait pu perdre son chemin ou avoir été frappée par undiabolique coup du sort.

     Tout à sapeur, Orphée oublia sa promesse et se retourna.  L'imaged'Eurydice se brouilla devant ses yeux et sa femme bien-aimée mourutune seconde fois.  Comme un dernier baiser, une brise légèretoucha le front d'Orphée, le laissant pétrifié d'horreur, toutseul sur le sentier, entouré de silence.  Le désespoirsubmergea Orphée, il courut comme un fou au bas du sentier enappelant Eurydice.  Mais ce fut en vain, cette fois, qu'ilsupplia le nocher de lui faire traverser le fleuve.


Pendantsept jours, Orphée erra le long du Styx, espérant pénétrer encoredans le royaume des morts.  Sept jours, il vécut de ses seuleslarmes; en vain.  Tristement il revint sur terre et se réfugiadans une région montagneuse désolée.  Il chanta son malheuraux rochers et au vent.  Les arbres des vallées l'entendirentet se mirent en mouvement au son de sa voix.  Avant qu'il aitfini, un épais buisson l'entourait.  La nudité de la montagnes'était recouverte du vert des fourrés, et des oiseaux sauvages,suivis d'autres animaux , élisaient domiciles dans la nouvelleforêt.  Sa chanson atteignait même, grâce au vent, leshabitations des hommes, qui, l'entendant, l'écoutaient avecsympathie.

    Pendant cetemps, un groupe de Ménades, prêtresses de Dionysos, dieu du vin etde la vigne, se promenaient à travers la campagne.  Ivres et àmoitié folles, ces femmes surgirent dans le bosquet où Orphéeexhalait sa plainte.  Ses lamentations mirent en colère lesexubérantes prêtresses, et l'une d'elles lui jeta son thyrse, bâtonentouré de feuilles de vigne, tandis qu'une autre le visait avec unepierre.

     Mais ni le thyrse ni lapierre n'atteignirent l'aède.  Saisies de frénésie, lesMénades se mirent l'une après l'autre à ramasser et à lui jeterdes pierres, et sous leurs cris la chanson d'Orphée faiblit. C'est seulement alors que les pierres atteignirent leur cible,prenant la couleur de son sang.  Il cessa de chanter et il cessade vivre.  Quant aux Ménades, tout à leur oeuvre démoniaque,elles massacrèrent aussi les animaux, encore sous le charme, quientouraient Orphée.

   L'annoncede la mort d'Orphée se répandit partout.  Non seulement leshommes mais toute la nature furent en deuil.  Les arbresperdirent leurs feuilles en témoignage de leur peine, les rocherspleurèrent et le niveau des eaux monta à cause de toutes les larmesversées.  Les nymphes des forêts et des eaux dénouèrentleurs cheveux et mirent des vêtements noirs.

    L'âme d'Orphée descendit dans le royaume des ténèbres. Cette fois, Charon ne lui refusa pas le passage.  L'ombred'Orphée rejoignait celle des autres morts.  Orphée reconnutde loin son Eurydice et se hâta à sa rencontre.  Il pourraitmaintenant la regarder et même se retourner pour l'admirer: elle nedisparaîtrait plus.

     Le dieu Dionysosne laissa pas ce crime impuni.  Il changea les jambes desMénades en racines, leurs corps en troncs d'arbres et leurs branchesfurent à jamais secouées par le vent.

    Les Muses, déesses de l'art et de la sagesse, enterrèrent le corpsd'Orphée.  Sa tête, arrachée par les Ménades, flotta avec salyre au fil des eaux du fleuve Hebros jusqu'à la mer, où elleatteignit l'île de Lesbos.

     Depuis cejour, les rossignols y chantent le plus merveilleusement du monde etl'île a vu naître des aèdes renommés ainsi que la fameusepoétesse Sapho.  Comme elle descendait le cours de la rivière,la lyre d'Orphée continuait à jouer doucement et sa tête murmuraitune chanson dont, pour la dernière fois, les eaux et les rives sefaisaient l'écho.

     C'est ainsiqu'aujourd'hui encore les rivières gardent le souvenir d'Orphée etchantent sa chanson.



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