43.可是奥克塔夫夫人,这会还不到服蛋白酶的时间呀

2023-10-16 09:21:5505:42 715
声音简介

“可是奥克塔夫夫人,这会儿还不到服蛋白酶的时候呀,”弗朗索瓦兹说,“莫非您觉得头晕啦?”

“不是,弗朗索瓦兹,”姑妈说,“哦,我是说,是有那么点儿。您也知道,现在我不头晕的时候已经难得有了;早晚有一天我也会像卢梭夫人一样,还没来得及缓过神来就一脚去了;可我并不是为这才打铃叫您的。您信不信?刚才那会儿,我就跟瞧见您一样清清楚楚地瞧见古比尔夫人领着个我不认识的小女孩过去。您上卡米的杂货铺去买两个苏的盐,那女孩究竟是谁,泰奥多尔准能给您说个八九不离十。”

“那敢情是皮潘先生的女儿呗,”弗朗索瓦兹说,她宁愿即刻作出一个解释,因为打早晨起她已经上卡米的铺子去过两回了。

“皮潘先生的女儿!哦!您打量我会信您呐,可怜的弗朗索瓦兹!他的女儿我还能不认识?”

“可我没说是大女儿呀,奥克塔夫夫人,我说的是那个丫头片子,就是在儒伊念寄宿学校的那个。我好像今儿早起见过她。”

“喔!这还差不多,”姑妈说,“她准是来过节的。没错!不用再去打听了,她就是来过节的。这下好了,咱们待会儿准能瞧见萨兹拉夫人敲她姐姐家的门来吃午饭啦。准没错儿!我刚瞧见加洛潘点心铺的小伙计端着一只水果馅饼过去。您瞧着吧,这只馅饼准是送到古比尔夫人家里去的。”

“古比尔夫人家里只要一来客人,奥克塔夫夫人,不多一会儿您就能瞧见她那一家子人全都赶来吃午饭啦。这不,说起来时光也不算早喽,”弗朗索瓦兹说,她急于下楼去张罗午饭,所以倘若能撇下我姑妈独自去望街景,她才巴不得呢。

“哦!起码要等到中午哩,”姑妈用一种无奈的语调回答说,一边心焦地瞅了瞅挂钟,但也只是偷偷地瞅一眼,因为她不想让旁人看见她这么个目无下尘的人,得知古比尔夫人请人吃饭,居然会兴致如此之高,更何况这点乐趣不巧还得等上一个多钟头才能享受得到呢。“偏偏又碰上我吃中饭的时候!”她又自言自语地嘟哝说。这顿午餐,在她已经是一桩足以过瘾的赏心乐事,所以她并不希望同时再来一桩别的趣事。“您总不会忘记把奶油浇煎蛋盛在一只浅底盆里给我端来吧?”只有浅底盆上才绘有故事人物,姑妈每次吃饭时总要乐滋滋地端详当天给她端上来的那只盆子上的图画故事。她戴上老花眼镜,细细地辨认着阿里巴巴和四十大盗,阿拉丁和神灯,一边看一边笑吟吟地说:“真好,真好。”

“我还是上卡米的铺子去一趟吧……”弗朗索瓦兹看出姑妈不会再打发她上杂货铺去了,就这么说。

“不,不用去啦,那准是皮潘小姐。可怜的弗朗索瓦兹,真对不起,好端端的让您上楼跑一趟。”

可是姑妈心里很明白,她按铃唤弗朗索瓦兹上楼来,绝不是让她白跑一趟。在贡布雷,一个大家不认识的陌生人,简直就像希腊、罗马神话中的神祇一样令人不可思议,而且事实上,就我的记忆所及,凡是碰到圣灵街或是广场上出现了一位叫人瞠目结舌的人物,随之而来的周密调查,没有一次不是以化神奇为熟人而告终的,对此人的身份来历,或具体而微,或笼统大概,总能说出个所以然来,而且最后此人还总会跟贡布雷的某人沾亲带故。这位是索通夫人的儿子,刚服完兵役回来,那位是佩德罗神甫的侄女,刚从修道院出来;还有那位是本堂神甫的兄弟,夏多丹的税务官,他不是刚退休,就是来过节的。当初一见之下,居然会觉得在贡布雷还有大家不认识的陌生人,那只是因为骤然间没能认出他们,没能对得上号。其实索通夫人和本堂神甫早就说起过他们在等远客来访呢。我晚上散步回来,上楼把一路遇见的事情讲给姑妈听,要是一不小心提到我们在老桥附近碰到一个男人,连外公也不认识他,那么姑妈即刻就会嚷道:“一个连你外公也不认识的男人,呵!你打量我会信你呀!”话虽这么说,这个消息毕竟使她有些激动,她决定要把事情弄个明白,于是外公给请来了。“您在老桥边上究竟遇见谁了,叔叔?一个您不认识的男人?”“谁说我不认识啦,”外公回答说,“那是普罗斯佩,布耶伯夫夫人的园丁的兄弟呗。”“噢!是这么回事,”姑妈说着,心定了下来,脸微微有些发红;她讪笑着耸耸肩膀,补上一句:“怪不得他告诉我说你们碰见个您不认识的人了呐!”于是,家里人关照我下次要当心些,千万别再随口乱讲,惹得姑妈情绪这样激动。在贡布雷,谁跟谁都认识,无论牲畜也好,人也好,大伙儿全都认识,所以,赶上哪天姑妈瞧见下面有条她不认识的狗跑过,她就会搜索枯肠,把她的推理才能和闲暇时间全都奉献给这桩令人费解的公案。

– Mais, madame Octave, ce n'est pas encore l'heure de la pepsine, disait Françoise. Est-ce que vous vous êtes senti une faiblesse ?

– Mais non, Françoise, disait ma tante, c'est-à-dire, si, vous savez bien que maintenant les moments où je n'ai pas de faiblesse sont bien rares ; un jour je passerai comme Mme Rousseau sans avoir eu le temps de me reconnaître ; mais ce n'est pas pour cela que je sonne. Croyez-vous pas que je viens de voir comme je vous vois Mme Goupil avec une fillette que je ne connais point. Allez donc chercher deux sous de sel chez Camus. C'est bien rare si Théodore ne peut pas vous dire qui c'est.

– La fille de M. Pupin ! Oh ! je vous crois bien, ma pauvre Françoise ! Avec cela que je ne l'aurais pas reconnue ?

– Mais je ne veux pas dire la grande, madame Octave, je veux dire la gamine, celle qui est en pension à Jouy. Il me ressemble de l'avoir déjà vue ce matin.

– Ah ! à moins de ça, disait ma tante. Il faudrait qu'elle soit venue pour les fêtes. C'est cela ! Il n'y a pas besoin de chercher, elle sera venue pour les fêtes. Mais alors nous pourrions bien voir tout à l'heure Mme Sazerat venir sonner chez sa soeur pour le déjeuner. Ce sera ça ! J'ai vu le petit de chez Galopin qui passait avec une tarte ! Vous verrez que la tarte allait chez Mme Goupil.

– Dès l'instant que Mme Goupil a de la visite, madame Octave, vous n'allez pas tarder à voir tout son monde rentrer pour le déjeuner, car il commence à ne plus être de bonne heure, disait Françoise qui, pressée de redescendre s'occuper du déjeuner, n'était pas fâchée de laisser à ma tante cette distraction en perspective.

– Oh ! pas avant midi, répondait ma tante d'un ton résigné, tout en jetant sur la pendule un coup d'oeil inquiet, mais furtif pour ne pas laisser voir qu'elle, qui avait renoncé à tout, trouvait pourtant, à apprendre que Mme Goupil avait à déjeuner, un plaisir aussi vif, et qui se ferait malheureusement attendre encore un peu plus d'une heure. Et encore cela tombera pendant mon déjeuner ! ajouta-t-elle à mi-voix pour elle-même. Son déjeuner lui était une distraction suffisante pour qu'elle n'en souhaitât pas une autre en même temps. « Vous n'oublierez pas au moins de me donner mes oeufs à la crème dans une assiette plate ? » C'étaient les seules qui fussent ornées de sujets, et ma tante s'amusait à chaque repas à lire la légende de celle qu'on lui servait ce jour-là. Elle mettait ses lunettes, déchiffrait : Alibaba et quarante voleurs, Aladin ou la Lampe merveilleuse, et disait en souriant : Très bien, très bien.

 Je serais bien allée chez Camus... disait Françoise en voyant que ma tante ne l'y enverrait plus.

– Mais non, ce n'est plus la peine, c'est sûrement Mlle Pupin. Ma pauvre Françoise, je regrette de vous avoir fait monter pour rien.

Mais ma tante savait bien que ce n'était pas pour rien qu'elle avait sonné Françoise, car, à Combray, une personne « qu'on ne connaissait point » était un être aussi peu croyable qu'un dieu de la mythologie, et de fait on ne se souvenait pas que, chaque fois que s'était produite, dans la rue de Saint-Esprit ou sur la place, une de ces apparitions stupéfiantes, des recherches bien conduites n'eussent pas fini par réduire le personnage fabuleux aux proportions d'une « personne qu'on connaissait », soit personnellement, soit abstraitement, dans son état civil, en tant qu'ayant tel degré de parenté avec des gens de Combray. C'était le fils de Mme Sauton qui rentrait du service, la nièce de l'abbé Perdreau qui sortait de couvent, le frère du curé, percepteur à Châteaudun qui venait de prendre sa retraite ou qui était venu passer les fêtes. On avait eu en les apercevant l'émotion de croire qu'il y avait à Combray des gens qu'on ne connaissait point simplement parce qu'on ne les avait pas reconnus ou identifiés tout de suite. Et pourtant, longtemps à l'avance, Mme Sauton et le curé avaient prévenu qu'ils attendaient leurs « voyageurs ». Quand le soir, je montais, en rentrant, raconter notre promenade à ma tante, si j'avais l'imprudence de lui dire que nous avions rencontré près du Pont-Vieux, un homme que mon grand-père ne connaissait pas : « Un homme que grand-père ne connaissait point, s'écriait-elle. Ah ! je te crois bien ! » Néanmoins un peu émue de cette nouvelle, elle voulait en avoir le coeur net, mon grand-père était mandé. « Qui donc est-ce que vous avez rencontré près du Pont-Vieux, mon oncle ? un homme que vous ne connaissiez point ? » – « Mais si, répondait mon grand-père, c'était Prosper le frère du jardinier de Mme Bouilleboeuf. » – « Ah ! bien », disait ma tante, tranquillisée et un peu rouge ; haussant les épaules avec un sourire ironique, elle ajoutait : « Aussi il me disait que vous aviez rencontré un homme que vous ne connaissiez point ! » Et on me recommandait d'être plus circonspect une autre fois et de ne plus agiter ainsi ma tante par des paroles irréfléchies. .........






用户评论

表情0/300